LUMEN

LUMEN est un projet collectif utilisant la photographie comme vecteur identitaire en tournée dans les quinze municipalités du territoire d’autréen. Des photographes, tous des citoyens d’horizons diversifiés, de tout âge, avec ou sans expérience, en sont les porteurs. À l’aide d’un appareil photo 35 mm (pellicule photographique) fourni par la MRC, les participants s’interrogent sur la question identitaire d’autréenne en partant à la quête d’images représentatives de leur communauté.

Ce projet a été soutenu par le ministère de la Culture et des Communications par l’entremise d’une entente de développement culturel.

Photos
des participants

Voici un aperçu des photos qui nous ont été soumises à travers le territoire d’autréen.

Photos gagnantes

Audrey Champagne

Souvenirs enfouis

Parce qu’on ne veut oublier,
On s’attache, on s’amourache.

Parce qu’on ne sait disposer,
Ça s’encastre, ça marque la place.

Les vestiges se sont coincés
Dans les branches du boisé.

Au fond d’la cour oubliée,
Une empreinte est laissée.

Saint-Norbert

Québec

Chantal Matte

Promenade le long du fleuve St-Laurent

Peu importe la saison
Peu importe la raison
Pour se promener ou pour relaxer
Venez prendre le temps de l’essayer
Un petit coin invitant
Pour tous les passants

Lavaltrie

Québec

Chantal Thibault

Étonnant novembre : vestiges d’inondation à l’horizon!

Lumen, c’est prendre le temps de s’arrêter pour croquer sur le vif des bouts du quotidien qui, dans un autre cadre, sont le simple quotidien…

En novembre, le temps semble ralenti, tout comme la nature qui prépare la venue de la période froide. Les humains rechignent devant cette période morne, caractérisée par son manque d’ensoleillement; on pourrait croire que c’est le pire temps pour photographier, mais quelle erreur! La beauté de l’île se déploie dans toute sa splendeur à l’amorce de la descente du soleil qui fait briller les éléments et en fait particulièrement ressortir la ligne d’inondation (caractéristique de notre vie insulaire) qui va se perdre dans l’horizon.

J’ai choisi cette photo car son thème me parle beaucoup, mais aussi sa symbolique. Le moment de la journée qui est représenté, synonyme du retour à la maison, la fatigue dans les jambes et l’esprit après une longue journée de travail, est aussi le moment où la nature, la lumière et les ombrages sont à leur apogée. Ça ne dure qu’un instant, mais un instant d’éternité pour qui sait l’apprécier. Enfin, l’exploit de cette photo tient aussi au fait de réussir à représenter quatre saisons en une seule image, comme vous le constaterez dans ce petit poème en prose que m’a inspiré la photo.

Horizon nouveau

Soleil à l’horizon
Couleurs en explosion
Font éclater les merveilles
D’un automne sans pareil

Ligne d’inondation
Ligne d’horizon
Se perçoivent aussi en novembre
Si on prend le temps d’attendre

Plus qu’un œil sur une lentille
Plus qu’un doigt sur un bouton
Prendre du temps pour soi
Être en contemplation

Novembre monochrome
Nature vibrante!
Le regard fasciné de l’insulaire
Admire d’un seul coup les quatre saisons

Couvert blanc qui hésite à s’installer
La rivière sortant du lit, puissance de la nature
Le clapotis rassurant de l’eau sur la berge
Le quai remisé sur un tas de feuilles mortes

Ah! L’horizon de novembre
Émerveille qui se laisse surprendre

Bref, Lumen c’est…
Prendre la mesure de la chance qu’on a de partager cette culture, cette nature, sur un si beau territoire au patrimoine grandiose.

La Visitation-de-l'Île-Dupas

Québec

Christiane Robidoux

L’Ancien Presbytère ou Histoire d’un sauvetage du patrimoine gabriélois

La photo montre que bien qu’extirpé de son lieu d’origine où il était serti dans un ensemble patrimonial entre l’église et le couvent, le vieux presbytère a réussi à éviter le pic du démolisseur et malgré les perturbations qu’il a subies, son lien physique est maintenu avec l’église, son alter ego.  Étant donné la vente du terrain sur lequel il avait été érigé, tout à côté de son église, il devait être déménagé ou démoli. C’est in extremis qu’une citoyenne courageuse et déterminée, madame Danielle Lefrançois, l’a acquis, l’a fait transporter sur la butte et le bichonne sans cesse pour lui conserver sa digne allure de point de repère de l’histoire villageoise.  Sauvé de la démolition par cette citoyenne, l’ancien presbytère est devenu un lieu de rassemblement lors de spectacles ou d’événements culturels ou sociaux et un endroit où logent des organismes et des services à la communauté. Merci Danielle!

Ville Saint-Gabriel

Québec

Cindy Gamelin

Les curieuses
L’agriculture et l’élevage d’animaux de ferme font partie intégrante de la vie dans notre charmante municipalité. Elles ont piqué ma curiosité, car elles étaient curieuses de me voir dans leur champ. Curieusement, j’ai été à leur rencontre, le temps de prendre la pose. Un petit tour dans le champ pour apprécier l’imposante compagnie de ces jolies bovines et de leur petit.

Saint-Cléophas-de-Brandon

Québec

Colette Campagna

Maison de Dame Antoinette Coderre
Arrivée à Lanoraie en 1988, je me suis beaucoup impliquée dans les conseils d’administration de plusieurs associations et je fus notamment, présidente de l’association Antoinette Coderre. C’est en me procurant le livre de Lanoraie que j’appris d’abord à connaître ces familles qui sont devenues moins étrangères pour moi. À ce moment, j’ai cinquante ans et je suis active auprès des personnes âgées. Tout à fait par hasard, on me mentionne que dans cette maison habite une personne seule, Madame Antoinette Coderre, octogénaire. J’ai tout de suite eu le goût de la rencontrer.

C’est donc accompagné de mon garçon Mikel que je me suis présentée chez elle. Sans aucune méfiance, elle nous a ouvert sa porte toute grande. Très accueillante et avec le sourire, elle nous a invités à entrer et la jasette a commencé. Elle nous a fait visiter sa grande et jolie résidence, bien entretenue. C’est l’endroit où elle et sa famille ont vécu. Elle y avait aussi habité plusieurs années avec sa sœur Herminie, sans enfants et veuve de M. Pagé. À propos de sa sœur, elle disait : « C’est la tour de l’Hydro qui l’a fait mourir ».

Mme Coderre nous a raconté que la maison, située sur le chemin du Roy, fut jadis un lieu de relais, comme un hôtel, où les personnes qui faisaient de grands trajets en calèche tirés par des chevaux venaient s’y reposer. On installait les animaux dans la grande grange et on les nourrissait. À l’époque, un simple trajet Montréal-Trois-Rivières prenait plusieurs jours.

Elle nous a aussi raconté qu’enfant, au printemps et avant la canalisation du Saint-Laurent, le fleuve débordait et l’eau inondait la route pour se rendre jusqu’à la grange. Afin d’assister à la messe du dimanche au village, il leur fallait faire un grand détour.

Certainement, pour une personne octogénaire vivant seule, l’entretien et les sacrifices nécessaires pour conserver cette fermette furent difficiles. En 1990, on l’a trouvée morte sur sa terrasse, qu’elle était en train de balayer. Elle est aujourd’hui inhumée dans le lot familial au cimetière du village. Un passage de son testament olographe disait : « Je lègue mes biens aux personnes âgées de Lanoraie qui n’ont pas de sous pour finir leurs vieux jours ». L’exécuteur testamentaire a fait beaucoup de démarches pour que ces fonds soient gérés par des personnes honnêtes. Les intérêts du fond de ce placement sont donc destinés aux personnes âgées de Lanoraie qui sont dans le besoin.

Lanoraie

Québec

Danielle Plante

Intemporel

Réalité hivernale.
Depuis la nuit des temps, l’homme utilise le bois pour se chauffer, cuisiner et construire.
Nos ancêtres défrichaient des parcelles de terre de leurs mains. Un travail colossal effectué dans des conditions souvent extrêmes. Plusieurs partaient bucher, loin des leurs durant quelques mois afin de donner à leurs familles un meilleur avenir.

De nos jours, dans nos campagnes le chauffage au bois est encore présent. La chaleur dégagée est enveloppante, réconfortante et même inégalable. Pour y parvenir, l’homme doit déployer beaucoup d’effort. Le poids des années de labeur devient visible. Soyons reconnaissants pour les sacrifices de nos pères.

Saint-Cuthbert

Québec

Élisabeth Lanoue

La maison Piette et sa croix de chemin
Cette maison représente le dur labeur de celles et ceux qui l’ont construite, une pierre à la fois, il y a plus de deux siècles. Elle raconte l’histoire de plusieurs générations de Bayollaises et Bayollais qui y ont vécu. Plusieurs étaient agriculteurs, cinq sont devenus prêtres. À l’arrière de la résidence, on retrouve la rivière Bayonne et aujourd’hui, une cabane à sucre. À l’avant, on retrouve une croix de chemin, symbole des rassemblements religieux d’autrefois, tels que les neuvaines ou le mois de Marie. J’ai pris cette photo lors d’une matinée enneigée afin que le cœur rouge ressorte du paysage nouvellement blanc. La photo a été prise en légère contre-plongée afin de donner plus d’importance à la croix, de sorte que la maison se retrouve en dessous de son « bras », un peu comme si elle la protégeait. J’ai choisi cette photo parce qu’elle représente bien le patrimoine bâti de Sainte-Élisabeth et parce qu’en même temps, elle est synonyme des mots famille et amour pour moi.

Sainte-Élisabeth

Québec

Émilie Charpentier

Calme matin d’automne
J’ai eu l’idée de prendre la rivière Mastigouche (qui traverse le village de Mandeville) en photo car c’est un des endroits où j’ai eu le plus de plaisir depuis ma naissance, avec mes amis et ma famille ; je passe la majorité de mon été à y faire du kayak, à me baigner et à pêcher avec mon père et mon frère. Sur ma photo, on peut voir la rivière en automne, tout juste avant les premières neiges, les arbres qui la bordent ainsi qu’un barrage de castor, par un matin brumeux. Au début du 20e siècle, les Mandevillois travaillaient en grande partie le bois et plusieurs moulins à scie étaient situés sur le bord de la rivière, où le bois y était transporté par drave. Les castors profitent eux aussi de la présence de la rivière pour s’établir et fonder leur famille dans le coin. La rivière Mastigouche fait plus de 58,2 km de long. Elle est très importante dans le village d’où notre devise « Nous sommes de lac et de rivières ». Avec le temps, elle est devenue un attrait touristique très important pour le village.

Mandeville

Québec

Gilles Savoie

Passion Percheron
Le cheval Percheron est le plus célèbre cheval de trait français. Ses qualités de rusticité, de vigueur et d’endurance, en font un cheval qui se prête bien à tous les travaux, tant à la ferme qu’à la ville. Il s’agit du meilleur cheval de transport pour le commerce. Les premiers éleveurs qui servirent à l’établissement de la race au Québec arrivèrent de France en 1839.

Ce fidèle allié de nos grands-parents a survécu malgré l’avènement de l’automobile et de la machinerie agricole ; il connaît même depuis quelques années un regain de popularité, grâce à des personnes passionnées. Parmi celles-ci, monsieur Éric Chrétien, maréchal-ferrant, sa conjointe et ses deux enfants, qui en font l’élevage et le dressage depuis 1992 sur la ferme ancestrale située dans le rang de la Rivière-Bayonne Sud. Ils s’assurent ainsi de préserver ce précieux patrimoine.

Sainte-Geneviève-de-Berthier

Québec

Jeanne Pelland

Doux matin
Sur les côtes de la rivière Maskinongé, la nature se montre timide dans toute sa magnificence matinale sous un léger brouillard que le lever du jour se chargera de dissiper.

Saint-Gabriel-de-Brandon

Québec

Joelle Barthe

Une île, un fleuve…
Une île figée dans un hiver glacial,
Un fleuve majestueux sous un ciel évanescent,
Le temps s’arrête pour un moment…
Je t’aime mon île xxx

Saint-Ignace-de-Loyola

Québec

Josée Mérette

Au fil du temps
Cette photo évoque pour moi plein de choses! Quand j’allais avec les enfants (et maintenant mon petit-fils!) regarder les mises à  l’eau des bateaux, les remous créés par le passage des bateaux. Quand on fait juste s’asseoir et passer le temps, lancer des galets dans l’eau, regarder les pêcheurs du dimanche…  À cet endroit, tout le monde a toujours l’air heureux. Et le parc est très bien aménagé, un appel à la détente.

Ça évoque aussi les inquiétudes du printemps, quand tout ça est englouti…(étant riveraine, on surveille le niveau de l’eau qui  monte!)

Berthierville

Québec

Mahée-Lee Boulay

Le chemin de fer
À côté du chemin de fer, il y a plein de vieilles maisons inhabitées depuis quelques années. À l’époque, les chemins de fer étaient utilisés pour faire du troc et pour se déplacer. Aujourd’hui, ils sont utilisés pour transporter de la nourriture et plein d’autres marchandises.

Saint-Barthélemy

Québec

Véronique Lacroix

Vive les libellules!

J’ai choisi cette photo, car le saut et la joie de ma fille face à la Ferme me réchauffe le cœur sur l’avenir qu’elle peut avoir. Elle saute, bras ouverts, en direction d’une nouvelle forme d’agriculture qui est saine pour elle et pour sa collectivité!

Saint-Didace

Québec