Le Portique
Vous me connaissez sûrement… on me nomme le Portique. Je suis encore debout et avec vous depuis très longtemps. Gardien de mémoire patrimoniale du bâti de Saint-Cuthbert. Nous sommes plus d’une trentaine éparpillés sur le territoire. D’un style sobre et d’une apparence originale de toiture. Bien allongée à la devanture, cela me donne fière allure. J’ai ma propre identité autant à l’intérieur qu’à l’extérieur
Dans l’ombre des grands bâtiments, je ne m’impose pas. Mais ma présence est rassurante ayant un caractère multiusage. Proche de votre demeure, ma plus grande qualité est d’être utile. Conscient des responsabilités et devoirs que vous m’avez confiés. J’ai toujours bien accompli mes tâches tel que : protection du matériel, remisage, entreposage du grain à l’étage, rafistolage sur l’établi bien outillé… et même parfois, je permets de garer les machines agricoles à l’intérieur ou sous l’allonge du toit. Une belle complicité ancestrale.
Il y a quelques années, j’ai fait un rêve de chagrin… mais d’une fin inespérée. J’étais témoin des changements rapides de la vie des gens et de leurs besoins. Les motifs, pour lesquels on m’avait construit, n’existaient plus. Devenu inutile et encombrant, j’appréhendais la fin de mon existence. Durant laquelle j’ai préservé un peu partout des trésors secrets de patrimoine. J’ai alors crié très fort en silence, en espérance : « À l’aide… à l’aide! ». Soudain, une voix protectrice humaine retentit dans la plaine. J’étais sauvé. Ouf! Une deuxième vie… un atelier culturel, un espace de rendez-vous muséal, un gardien d’artéfact identifié à nos racines de Saint-Cuthbert. Un rêve de chagrin? Oh non! Un rêve de renaissance patrimoniale à partager. À nous de garder nos rêves bien vivants. Tout est possible…