Le fanal de la vie
Autrefois, le fanal servait au chef de gare pour indiquer au conducteur du train de ralentir (couleur jaune) et d’arrêter (couleur rouge), afin de faire monter et descendre des passagers et de signaler le départ « All aboard, all aboard ». Le fanal affichait maintenant vert et le train repartait pour continuer sa route.
Le fanal occupait une place de choix comme guide : à l’avant et à l’arrière des calèches tirées par les chevaux, à l’avant et sur le côté des premières automobiles, en haut des phares et sur les bateaux.
Mon fanal à l’huile a été transformé à l’électricité en 1982. Enfants, nous possédions des lampes à l’huile et des lampes de poche à batteries. Parfois, le soir, nous utilisions le fanal pour jouer aux cartes. Mais le plus souvent, nous nous amusions à regarder les mouches à feu s’allumer et s’éteindre. Ces lucioles attrapées avec une puise et mises dans un pot de vitre au couvercle percé, constituaient un émerveillement peu coûteux et combien rêveur! C’était notre fanal d’apprentissage.
Devenus adultes, voilà le fanal témoin des études, des expériences, du travail, de l’amour. Puis de la famille, pour finalement scintiller en fanal de la nostalgie… nostalgie des bons moments où nous étions éclairés par cette petite flamme si réconfortante. Maintenant, mon fanal illumine l’escalier qui mène au grenier. En veilleuse de nuit, rassurant le sommeil, sa flammèche continuera de s’embraser dans un lampion… gage de l’éternité.