La prochaine moisson
Quand je suis passé devant ces quatre machines, j’ai freiné sec. Heureusement, les routes de St-Cuthbert ne sont pas trop achalandées. Il fallait que je prenne la photo, on aurait dit qu’elles me parlaient comme des personnages sortis d’un film. Elles étaient là, attendant quelque chose … la prochaine moisson sans doute ou que le monde change et arrête de se précipiter. Un peu à leur image, comme donnant l’exemple.
La contemplation, voilà le sujet que je souhaite aborder dans ma réflexion, le temps de prendre le temps. Comme dérive le message embouteillé d’un naufragé en manque de compagnie, je lance, moi aussi, une bouteille à la terre. Sans savoir qui le lira.
J’ai pris cette photo me rappelant d’où je viens et en pensant à où je suis. Même si je ne suis pas natif de ce sublime Québec, mes ancêtres, comme ici, cultivaient les champs, vivaient de la terre et faisaient montre de patience envers la nature.
Ces engins font remonter en moi les souvenirs d’un petit garçon sur les genoux de son grand-père qui conduisait son vieux McCormick rouge dans les champs de patates. Fille de paysan, ma mère racontait souvent qu’elle aurait préféré dormir plutôt que se lever à 5 h pour traire les vaches et aider à la ferme. Prendre le temps, aller au rythme de la nature. S’il existe une vocation, le métier de l’agriculteur en est l’illustration.
Gens de la terre, je souhaite vous rendre hommage pour le travail accompli et le labeur à venir.